6 femmes désignées arbitre lors de la prochaine coupe du monde, une grande première !

6 femmes désignées arbitre lors de la prochaine coupe du monde, une grande première !

Au total, elles seront 6, dont 3 arbitres de champ, y compris la Française Stéphanie Frappart, sur la délégation de 105 arbitres sélectionnés pour la prochaine coupe du  Monde de football. On ne peut qu’applaudir cette décision, sans compter qu’il ne s’agit que de récompenser le talent et l’effort. Ces sélections ont d’abord répondu à un impératif qualitatif. Ces  6 femmes arbitres  ont été désignées parce qu’elles le méritaient tout simplement. Selon la commission des arbitres pour la FIFA, « leur désignation est le résultat d'un long processus entamé il y a plusieurs années. Les six sélectionnées enchaînent depuis plusieurs années les prestations de haut vol ».

Pas de discrimination positive, pas de volonté de se donner une belle image inclusive, avec la participation de femmes arbitres. Elles seront là parce qu’elles le valent et ont su mériter leur place. L’objectif, à terme, sera même de considérer cela comme un non-évènement, comme une normalité banale plutôt que comme une exception, qu’avoir 3 arbitres de champ femme pour arbitrer la compétition la plus populaire du monde n’aura rien d’exceptionnel. Ensuite, le mieux sera de considérer qu’en avoir si peu, 6 sur 105, n’est pas quelque chose de normal. L’avenir se place comme ça. 

Car il faut bien comprendre que, globalement,  la féminisation du sport, en tout cas sa démocratisation, est en marche. Que de plus en plus de femmes et de jeunes filles s’adonnent à des activités physiques et sportives et participent à toutes les formes de sélection et de compétition. Rien qu’en France, depuis le début des années 2000, le ministre des Sports a mis en place un observatoire chargé d’étudier la pratique féminine, et la développer, et a constaté une évolution importante en deux décennies. 

On dénombre aujourd’hui plus de 6 millions de femmes inscrites et licenciées dans un club de sport, soit 38,3% des licenciés au total, contre moins de 35% à la fin des années 2000. Sur les fédérations multisports et les sports de nature, il y a même une majorité de femmes licenciées par rapport aux hommes. C’est notamment la fédération française d’équitation qui tire son épingle du jeu, avec 83% de femmes licenciés sur l’ensemble des pratiquants, suivi derrière par la fédération française de gymnastique, avec 81% de femmes. Globalement, toutes les fédérations connaissent une évolution positive. Il faut dire que 87 fédérations sportives ont élaboré, depuis la décennie 2010, un plan de féminisation, visant à démocratiser et populariser la pratique de leur discipline par le prisme du genre.  

Mais nous parlons ici du sport officiel, déclaré, licencié. Seules 20% des femmes qui pratiquent une activité physique et sportive sont inscrites dans un club, le reste le font de façon « indépendante », sans forcément un cadre institutionnel. Assurément, la mise en lumière de Stéphanie Frappart à la coupe du monde de football pourra donner des idées à de jeunes aspirantes. Pas forcément pour devenir arbitre mais surtout pour comprendre que quel que soit le genre, il n’y a pas de différence lorsqu’il s’agit du sport et que n’importe qui peut pratiquer sans encombre, du moment que le plaisir et la passion prennent le pas. 

Cet évènement mondial pourra agir en effet comme un booster, tant la médiatisation du sport féminin est faible et précaire. En France, selon l’observatoire du ministère des Sports, le sport féminin ne représentait que 20% du volume horaire total du sport à la télé, en 2019. C’est peu mais en hausse constante, puisqu’en 2012, ce taux n’était qu’à 7%. Ce qui est aussi à noter c’est l’impact de l’image. A chaque coupe du monde de football, qu’elle soit féminine ou masculine, les adhésions à un club croissaient de 15%, et jusqu’à 20% pour les sections féminines. Si vous rajoutez à cela une image positive et inclusive avec des arbitres femmes sur le champ du jeu, vous ne pouvez espérer qu’un effet d’aubaine accélérateur. 

Ne reste plus maintenant qu’à insister sur le poids des investissements et des moyens mis en œuvre pour défendre et développer la pratique du sport féminin. Il faut renforcer les équipements et les infrastructures, soutenir et aider les adhésions. En France, cela sera surement activité à travers l’augmentation très importante du budget du ministère des sports, à plus de 900 millions d’euros pour l’année 2022, contre seulement 450 millions d’euros 5 ans auparavant. Dans cette enveloppe, 250 millions d’euros seront consacrés à la réhabilitation, la rénovation et la construction d’infrastructures et d’équipements sportifs, espérons que ces projets soient réfléchis pour l’inclusivité et la parité. Tout le monde doit jouer dans le même camp.

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