Token et NFT dans le sport

Token et NFT dans le sport

Dans un récent rapport parlementaire, issu d’une enquête menée par les députés Régis Juanico et Cédric Roussel, parmi une vingtaine de recommandations pour soutenir la compétitivité du football français, on pouvait trouver le développement des NFT ( Non-Fungible Token ) et des Tokens. Ces nouveaux moyens d’échange et de placement devraient permettre, selon la plupart des spécialistes interrogés, d’offrir une source de rémunération et de liquidité alternative aux équipes, largement en souffrance depuis le début de la crise sanitaire.

L’idée est simple et a le mérite d’être concrète. Dans la mesure où les clubs professionnels ne peuvent pas se constituer en société anonyme par action et ne peuvent pas émettre des titres de propriété sur les marchés financiers, comme pourraient le faire les socios en Espagne, la solution serait de vendre des jetons, des formes de cryptomonnaie, monnaie alternative, assurant responsabilité et pouvoir aux possesseurs. 

Les tokens et les NFT, les descendants des marchés financiers

Actuellement, lorsqu’une entreprise, sous statut de société anonyme, a un besoin de financement, l’une des solutions qui s’offrent à elle est de vendre des parts de propriété, des actions, à des investisseurs. Les gains issus de la vente lui assureront des liquidités pour financer ses investissements et ses dépenses futures. Quant aux acheteurs de ces actions, leur intérêt sera de devenir propriétaire d’une partie de l’entreprise et, ainsi, de toucher une partie équivalente des bénéfices. On parle ici des dividendes. 

De la même manière, ce titre de propriété, acheté à un prix fixe, peut voir sa valeur évoluer avec le temps, gagner ou perdre en fonction de la conjoncture et de la physionomie du marché. En cas de résultats financiers positifs, par exemple, les dividendes versées devraient croître, ce qui provoquera un attrait pour ce titre et une valeur – fictive, tant qu’aucune vente n’a eu lieu – en hausse. En le revendant, on réalise donc une plus-value. C’est le trading. La spéculation qui en découle revient à attendre que le titre baisse pour le racheter, sur un marché secondaire, lorsque son cours est faible et le revendre lorsque ce dernier augmente. 

En bourse et sur les marchés financiers, les acteurs gagnent la plupart du temps, si cela est bien fait, lorsqu’ils recherchent un besoin de financement. On ne dit pas la même chose du côté des investisseurs, qui peuvent parier sur un titre incertain et voir leurs capitaux fondre comme neige au soleil en cas de défaillance. 

Les équipes de sport à l’affut

Du côté des clubs, les dirigeants aimeraient donc surfer sur cette vague de financiarisation et bénéficier d’une source de financement alternative au trading de joueurs, à la billetterie ou aux recettes droits TV. D’ailleurs, toutes ces sources sont à la baisse depuis 2020 et le début de l’épidémie de covid19. Seulement, nous l’avons déjà dit, ils ne peuvent, sauf changement de statut (c’est le cas de l’Olympique Lyonnais), émettre des actions sur les marchés financiers. 

Ce qui est donc recommandé, et c’est ce qu’a fait le PSG, qui a inspiré les députés Juanico et Roussel dans leurs recommandations, est alors d’émettre des tokens, des jetons d’authentification, et des NFT, un objet numérique (comme une carte). Afin de dégager des ressources supplémentaires toute en satisfaisant les employés, les fans et les supporters, avec un sentiment réel d’appartenance en plus d’une diversification de placement. 

Concrètement, le club n’émet pas de titre de propriété, il ne peut pas (nous l’avons déjà dit), mais des monnaies alternatives, en quelque sorte, des jetons d’une certaine valeur, qui vont accorder à son détenteur des pouvoirs de négociation dans le club, comme le choix des couleurs, du maillot, du logo, de la musique dans le stade, des menus à la buvette, etc. Qui vont aussi offrir des accès premium au sein du club, des visites des installations, des rencontres avec les joueurs, etc. Un peu comme des cartes à collectionner, les détenteurs, en payant, vont s’offrir un accès exclusif avec son club de cœur. 

Et vous, ça vous dirait d’avoir des cartes de Neymar et des jetons de l’OM ?

L’intérêt, pour ce dernier, vous l’aurez compris, est de dégager des liquidités supplémentaires à travers la vente de ces jetons. Quant aux fans possesseurs, leur intérêt est double : à la fois ils satisfont leur passion pour l’équipe considéré et ils diversifient leur placement financier. En effet, si cette « monnaie » prend de la valeur, à travers le jeu de l’offre et de la demande, s’ils la revendent, ils en tirent une plus-value, un bénéfice. 

Attention pour la distinction entre les tokens et les NFT. Alors qu’un token est considéré comme un moyen d’échange, dans le seul cadre du club et de son système marchand, qui peut être accumulé et réservé, un NFT est vu comme un objet numérique unique, comme une « carte » et n’a de valeur que parce qu’on lui en a donné, un peu comme une carte à collectionner (pensez aux cartes pokémon). Le club pourra ici émettre des NFT de ses joueurs, les vendre et les fans se les échangeront sur un marché numérique. 

 En tout cas, nous sommes encore au tout début de cette révolution numérique et l’économie du sport et les interactions avec son public pourraient rapidement être amenées à changer d’ici quelques années.

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