PARIS 2024 : LEGUER UN HERITAGE POUR L’AVENIR

Paris 2024 : léguer un héritage pour l’avenir

Après Tokyo 2020, c’est au tour de Paris 2024 d’entrer en scène. Au-delà d’une communion sportive assurée, les Jeux Olympiques offrent la possibilité au pays hôte de mettre en lumière plusieurs aspects. Le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques 2024 a ainsi pour ambition d’allier responsabilité économique, sociale et environnementale, avec les notions de responsabilité, de durabilité et d’inclusivité. Dès la candidature, l’organisation de Paris 2024 a placé les questions d‘héritage et de durabilité au cœur de son projet pour inspirer des nouveaux standards : des Jeux au service des territoires, qui constituent des opportunités pour les acteurs économiques locaux, une empreinte carbone divisée par deux par rapport aux éditions précédentes et des Jeux intégrant les principes de l’économie circulaire. Paris 2024 propose un nouveau modèle d’organisation pour des Jeux ouverts à tous, qui marqueront notre société durablement et mettront plus de sport dans la vie des Français. 

« Ces Jeux seront magiques »

Au-delà d’un simple impact, l’héritage renvoie à des aspects matériels et immatériels, à moyen ou plus long terme. Il englobe plusieurs domaines, et ne cesse de se développer au fil des années et des évolutions de la société. Selon la définition du CIO, l’héritage olympique « est le fruit de la mise en œuvre d’une vision commune, issue de la rencontre de deux visions : celle du Mouvement Olympique qui aspire à édifier un monde meilleur par le sport, et celle d’un territoire qui cherche à concrétiser cet objectif dans un contexte spatio-temporel donné. » Avec son plan Héritage et Durabilité, Paris 2024 nourrit six grandes ambitions : 

  • Favoriser les pratiques sportives des Français 
  • Rayonner dans le monde à travers l’innovation et la culture 
  • Accélérer la transition écologique 
  • Nourrir les ambitions olympiques 
  • Construire les infrastructures de demain 
  • Engager la population autour des Jeux 

« Notre objectif est d’avoir un impact. Bien sûr ces Jeux seront magiques. Nous ferons tout pour qu’ils soient inédits, promet Tony Estanguet, président du COJO 2024. Mais cela ne suffit pas, nous voulons utiliser ces années avant les Jeux pour développer la place du sport. L’héritage matériel, les infrastructures, c’est bien, mais ce n’est pas la finalité. La finalité c’est de faire bouger les Français. C’est le facteur humain qui fera la différence. » 

Favoriser les pratiques sportives des Français

Le premier des six grands objectifs de Paris 2024 réside dans le développement de la pratique sportive des Français. Il consiste à rendre le sport durablement accessible au plus grand nombre de personnes, afin de promouvoir l’activité physique et ses valeurs à l’ensemble de la population, et notamment auprès des plus jeunes. Ce projet est déjà en cours et passe notamment par la mise en place des trente minutes d’activité physique quotidienne à l’école primaire. Érigés avec le soutien du Ministère de l’Éducation Nationale, de la jeunesse et des sports, plus de 5 000 écoles, collèges et lycées, et 84 Universités sont d’ores et déjà labellisés Génération 2024. En accueillant les Jeux Olympiques, le pays hôte a donc l’opportunité de redynamiser toute une population, et de démocratiser la pratique sportive. Par exemple, après les Jeux Olympiques de Barcelone en 1992, la proportion des habitants pratiquant une activité physique au moins une fois par semaine est passée de 36 % (1883) à 51 % (1995). Plus encore, après les Jeux Olympiques de Londres en 2012, un nouveau programme scolaire britannique a imposé à tous les élèves d’école primaire de pratiquer un sport de compétition. Une nouvelle stratégie pour la jeunesse a également vu le jour, prévoyant d’investir un milliard de livres sterling et de créer 6 000 nouveaux clubs de sports dans les cinq années suivant les Jeux. L’éducation détient une place importante dans les Jeux Olympiques et fait partie de ses principes fondamentaux. En accueillant les Jeux, le pays hôte a l’opportunité de créer une nouvelle dynamique. L’évènement international permet le lancement de nouveaux programmes de formations pour les entraîneurs, mais également la création, ou la rénovation, de meilleures installations ainsi que l’acquisition de nouveaux équipements, toujours dans l’objectif de favoriser la pratique sportive au plus grand nombre, et en particulier à la prochaine génération d’olympiens. « Les Jeux sont beaucoup plus qu’un événement sportif. Outre la réalisation des rêves et des exploits des jeunes athlètes, les Jeux sont le cadre idéal pour que les champions préparent le terrain pour les générations futures, affirmait Jacques Rogge, ancien président du CIO. Ils donnent également aux villes hôtes la responsabilité sociale de laisser un héritage positif. Le CIO est fermement engagé à veiller à ce que cet héritage soit aussi bénéfique que possible ». 

Construire les infrastructures de demain

Les Jeux Olympiques, en tant que véritables tremplins, offrent la possibilité à la ville hôte de conserver bien plus que des souvenirs. Si les changements peuvent être sociaux, comme évoqués précédemment, ils peuvent également être matériels et tangibles. L’accueil d’un évènement d’envergure internationale nécessite forcément des équipements adaptés, et des infrastructures capables d’accueillir des milliers de sportifs et de spectateurs. Une fois les Jeux Olympiques terminés, les infrastructures créées, ou rénovées pour l’occasion, se doivent d’être amorties à plus long terme. Ainsi, les organisateurs sont tenus de s’assurer de la fonctionnalité des sites, de leur durabilité et de leur adaptation à une utilisation post-Olympique. Par exemple, les équipements construits à Londres lors des JO de 2012 ont été conçus avec la notion de l’héritage en tête, si bien que le stade Olympique a accueilli les Championnats du Monde d’athlétisme cinq ans plus tard, en 2017. Le stade Olympique de Stockholm, construit pour les Jeux de 1912, est d’ailleurs encore utilisé aujourd’hui, et ne cesse d’accueillir d’autres évènements majeurs. Cependant, toutes les transitions ne connaissent pas la même réussite, et certains stades inutilisés, voire laissés à l’abandon, sont qualifiés d’« éléphants blancs », c’est-à-dire de réalisations d’envergures prestigieuses s’avérant finalement moins bénéfiques que leur fabrication aura été coûteuse. C’est par exemple le cas du Stade Olympique de Séville, construit en vue des Jeux de 2004 ou de 2008, finalement attribués à Athènes et Pékin… Pour que ses équipements ne sombrent pas dans l’oubli une fois la gloire passée, Paris 2024 s’appuiera en majorité sur des structures déjà existantes, ou éphémères comme pour le volley-ball par exemple. « Paris se servira de toutes ses infrastructures, de chaque appartement jusqu’au Stade de France, pour essayer d’insérer les jeux dans un tissu urbain existant, sonnant ainsi l’extinction des éléphants blancs » justifie Mathieu Mercuriali, architecte et urbaniste. Aussi, les hébergements proposés pour l’occasion permettront de créer le Paris de demain. « Sur la partie hébergement, le village olympique et paralympique offrira ensuite un quartier où vivront 6 000 habitants et 6 000 salariés du secteur tertiaire, et le village des médias à lui seul représentera environ 1 300 logements familiaux, dont 20 % de logements sociaux. Paris 2024 est un laboratoire pour inventer la ville de demain, une ville pour les gens ». 

Accélérer la transition écologique

Réel catalyseur de changements, l’un des points phares du Plan Héritage et Durabilité conduit par Paris 2024 repose sur l’objectif de livrer des Jeux exemplaires sur l’écologie.  L’évènement éco- responsable, vecteur de solutions durables, sera aligné sur l’Accord de Paris et l’Agenda 2030 de l’ONU, avec pour objectifs de profiter de l’héritage laissé par les JO. Cette stratégie éco-responsable est axée sur quatre piliers :  le climat, la biodiversité, l’économie circulaire et la résilience environnementale. Elle se traduit de plusieurs manières : « approvisionnement en électricité renouvelable pendant les Jeux, restauration durable, objectif zéro déchets pendant l’événement,  flotte de véhicules propres pour le transport de la famille olympique et paralympique, accessibilité des sites transports en commun et en mobilité douce pour les spectateurs, intégration des principes de l’économie circulaire pour les constructions permanentes et temporaires, déploiement d’une technologie durable ; Valorisation,  préservation et régénération de la biodiversité sur les sites olympiques et paralympiques. » Georgina Grenon, directrice de l’excellence environnementale du COJO, complète : « Dans la lutte et l’adaptation au changement climatique et face à l’urgence à préserver et régénérer la biodiversité, nous avons décidé de faire des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 une opportunité. En nous donnant les moyens de garantir notre propre exemplarité. En accélérant le déploiement des solutions innovantes pour des événements spectaculaires et durables, en travaillant avec l’ensemble des acteurs de la famille Paris 2024 pour que nos méthodes et accomplissements laissent un héritage matériel et immatériel. Nous avons toutes les clés en main pour faire de Paris 2024 une étape dans la transformation écologique du sport. » Avant Paris 2024, plusieurs organisations ont montré leur fort intérêt à l’égard de l’écologie.  Les Jeux de Sydney, en 2000, ont par exemple conduit à la restauration d’environ 160 hectares de terrains dégradés et à la création de l’un des plus grands parcs urbains d’Australie. De leur côté, les organisateurs des Jeux de Londres en 2012 « ont établi de nouvelles normes pour les constructions durables et les pratiques en matière de développement en intégrant les principes de durabilité dans tous les aspects de la préparation des Jeux ». Pour la première fois, une commission indépendante était même créée dans l’optique de surveiller et d’évaluer publiquement les efforts réalisés en termes de durabilité. L’édition des Jeux de 2012 fut d’ailleurs qualifiée de « grand succès » par cette dite commission, notamment grâce à la transformation d’une ancienne friche industrielle en 100 hectares de parcs, devenant ainsi le plus grand parc urbain d’Europe. 

Rayonner dans le monde à travers l’innovation et la culture

Au-delà des piliers sociaux, urbains et environnementaux, l’idée de mettre en avant la culture du pays et de se servir de l’évènement pour mettre en vitrine le savoir-faire Français est essentielle. Plusieurs points d’orgue des Jeux Olympiques font partie du programme culturel : les cérémonies d’ouverture et de clôture, les cérémonies de remise des médailles et la culture de l’Olympisme. Ces différents temps forts offrent aux spectateurs du monde entier un aperçu de la culture du pays, et plus particulièrement de la ville hôte, de ses coutumes, de son histoire et de son mode de vie. C’est également l’occasion pour les organisateurs de célébrer ouvertement leur culture, tout en promouvant leur fierté nationale et en partageant un sentiment d’intégration et d’appartenance. Référence dans ce domaine, le Comité d’Organisation des Jeux Olympiques de Londres lançait en 2012 le Festival de Londres, « point culminant des quatre années qu’a duré l’Olympiade culturelle. » L’évènement qui a duré trois mois est devenu la plus grande manifestation culturelle de l’histoire de la Grande- Bretagne. Plus de 25 000 artistes, issus de 204 pays se sont produits au cours de 13 000 spectacles et performances, sur 1 200 sites à travers tout le pays. Véritable succès, le Festival de Londres 2012 a attiré 19,8 millions de personnes et a laissé au pays un héritage de 176 œuvres d’art permanentes. 

L’emploi, un match à jouer

Les Jeux de Paris 2024 seront ceux de tout un pays. Événement international emblématique, les JO permettront à toute une population de s’impliquer au cœur de l’organisation. Ainsi, pendant et après l’évènement, la création, le développement et le maintien des emplois feront intégralement partie du projet. Pour ce faire, le Ministère du Travail a mis en place un plan d’action pluriannuel local et national, à destination des organisateurs et des acteurs économiques, « visant à s’appuyer sur la cartographie pour anticiper dans la durée les besoins en emplois et en compétences, concevoir un référentiel de compétences communes à la participation à un grand événement international pour construire des parcours professionnels durables, stimuler les engagements volontaires des entreprises à recruter localement afin de créer une continuité entre tous les grands projets en Île-de- France ». Par exemple, les préparatifs des Jeux Olympiques de Londres en 2012 ont été, selon des experts indépendants, « un facteur majeur de la baisse de 1,2% du taux de chômage au début de l’année alors que les Jeux devraient créer quelque 17 900 emplois supplémentaires par an entre 2012 et 2015 ». De plus, la construction du nouveau Parc Olympique de Londres a permis d’embaucher près de 46 000 ouvriers, dont environ 10 % étaient au chômage avant de travailler pour l’évènement. 

L’industrie du sport génère environ 2% du PIB, selon l’Observatoire de l’économie du sport. Le secteur des activités sportives recrute et évolue trois fois plus vite que dans l’ensemble de l’économie. On compte, près de 154 000 emplois dans le sport, d’après une étude du Ministère des sports, publiée en 2018. Le sport étant devenu une industrie comme une autre, elle a aujourd’hui besoin de professionnels parfaitement formés au secteur et qui comprennent surtout le langage du sport. « L’école Sport Management School permet aux futurs professionnels d’intégrer le réseau du sport business, notamment avec la perspective des JO de Paris 2024, ainsi que la Coupe du Monde du Rugby 2023 et toutes les autres manifestations majeures. En effet, les JO vont booster ce secteur générant des milliers d’emplois. C’est d’ailleurs déjà le cas, nous avons par exemple des étudiants en stage et en alternance dans des structures qui travaillent actuellement pour cet événement planétaire » détaille David Mignot, directeur académique de SMS. 

Nourrir les ambitions Olympiques

En vertu de tous les aspects évoqués, l’héritage laissé par les Jeux Olympiques est également d’ordre financier. La popularité et la portée de l’évènement sont une opportunité indéniable pour les organisateurs. « L’un des impacts économiques les plus significatifs de l’accueil des Jeux est le niveau accru d’activité et de production économiques, ou l’augmentation du PNB (produit national brut), enregistré par les villes hôtes. » Par exemple, les Jeux Olympiques de Sydney en 2000 ont permis une hausse du PNB de l’ordre de 6,7 milliards, créant plus de 100 000 emplois et augmentant le nombre de touristes de près de 1,6 millions par an. Ainsi, le COJO 2024 affirme qu’accueillir le plus grand évènement au monde va changer le pays. « Forcément. Nous souhaitons que le sport et ses plus belles valeurs surgissent et s’imposent dans la vie des gens. Nous souhaitons que toutes les entreprises se mobilisent et démontrent de nouvelles façons d’échanger et de travailler. Nous souhaitons que des solutions innovantes voient le jour et soient mises en application. Nous souhaitons que des collaborations inédites soient initiées. Nous souhaitons que la prise de conscience des enjeux environnementaux aille plus loin. Nous souhaitons prouver que l’on peut faire de l’exceptionnel tout en étant durables. Nous souhaitons construire pour les villes et la population. Nous souhaitons surprendre avec un héritage respectueux pour les jeunes générations. » 

« Paris 2024 doit laisser un héritage »

En résumé, plusieurs clés sont à trouver pour que les Jeux de Paris 2024 aient un impact fort et positif pour l’avenir de la France : 

  • Mobiliser toutes les entreprises, les plus grandes comme les plus petites 
  • Faire appel à tous les publics, y compris ceux les plus éloignés de l’emploi 
  • Mobiliser des emplois, et générer des formations utiles même en dehors des Jeux 
  • Initier des collaborations inédites entre différentes entités pour mêler les talents et les forces de travail 
  • Valoriser les entreprises les plus innovantes dans les domaines de l’insertion, de l’écologie et de la production 
  • Avoir un impact positif sur l’environnement 
  • Construire toute cette dynamique vertueuse sur la base d’une méthodologie qui perdurera après les Jeux dans le cadre d’un héritage matériel et immatériel 

L’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 se présente comme un moteur de développement économique pour la France avec comme objectif de donner une trace positive sur la population et modifier le visage de la société grâce au sport. « Laisser un héritage durable est un engagement fondamental du Mouvement Olympique. Toutes les villes qui accueillent les Jeux Olympiques représentent temporairement le Mouvement olympique. C’est une grande responsabilité, prévenait Jacques Rogge, ancien président du CIO. Et c’est aussi une grande chance. Les villes hôtes attirent l’attention du monde entier. Toutes ont une chance unique : célébrer l’esprit humain. Et toutes laissent un héritage exceptionnel sur les plans environnemental, social et économique, lequel peut changer une communauté, une région et un pays pour toujours. » Les Jeux offrent en effet une occasion unique d’initier des changements positifs et durables, non seulement dans la ville hôte, mais aussi dans la région et le pays hôte. « Avec l’ensemble des parties prenantes de Paris 2024, nous avons décidé de faire de ces Jeux Olympiques et Paralympiques à la fois une impulsion pour mettre plus de sport dans la vie des gens et un nouveau modèle d’organisation des grands événements, affirme Tony Estanguet. C’est le sens de toute notre stratégie Héritage & Durabilité, coconstruite et mise en œuvre collectivement. Paris 2024 doit laisser un héritage. »

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